Depuis le début 2006, la Revue d’histoire maritime paraît deux fois l’an, au printemps et à l’automne. Les numéros comportent un dossier thématique.
Toutes les propositions de contributions à la Revue d'Histoire Maritime devront respecter les normes de ce protocole.
Ce numéro spécial consacré aux Amirautés comporte 17 articles, dont certains sont issus des communications du colloque de Granville des 21-23 septembre 2006. Une part très importante des chercheurs universitaires en histoire maritime y ont participé. Le numéro couvre l’ensemble du littoral français et des colonies nord-américaines, depuis l’époque médiévale jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, avec une présentation des institutions héritières des juridictions des amirautés au XIXe. C’est la première fois que tant de textes sont réunis à propos des Amirautés, qui ont été une institution essentielle de la vie maritime en France à l’époque moderne. Les origines médiévales de l’institution sont dévoilées, ses caractères particuliers en Bretagne, en Normandie ou en Nouvelle-France précisés, d’autres contributions montrent comment elle survit et s’adapte aux réalités nouvelles du XIXe siècle.
Le numéro 18 de la Revue d’histoire maritime se compose de deux groupes de contributions. Le dossier principal, qui donne son titre à ce numéro, comporte douze textes consacrés au travail et aux travailleurs maritimes du XVIIIe siècle à la fin du XXe.Il s'agit d'un champ scientifique à la confluence entre deux courants pionniers de la recherche en sciences humaines : l'histoire du travail et l'histoire maritime.
Il ne s'agit pas, comme ce fut souvent le cas, d'une simple histoire ouvrière, mais d'aborder tous les aspects, dans le domaine maritime, de l'histoire du travail et des travailleurs. Les navires en mer offrent à cet égard un domaine remarquable car il s'agit d'un secteur économique qui a notablement été touché par les révolutions industrielles successives, et qui a été marqué, dès la marine commerciale à voile, par la mondialisation. Les problèmes sociaux sont également abordés en profondeur aussi bien sous l'angle du niveau de vie que sous celui des revendications sociales. Enfin, l'image du marin et son évolution à l'ère de la mécanisation et de l'industrialisation se voit accorder une large place. Le deuxième dossier est constitué par la recherche en cours grâce à huit contributions d'étudiants préparant leur doctorat en histoire, qui proposent des mises au point sur l'état de leurs travaux. Le caractère très neuf de l'ensemble frappe, tout comme la diversité des sujets, puisque l'on va de la piraterie au XVIIe siècle aux conditions actuelles du travail en mer, en passant par le commerce du vin d'Aquitaine avec la Bretagne au XVIIIe siècle ou par la place de l'immigrant dans les stratégies de la Compagnie générale transatlantique de 1884 à 1924. Les deux articles de varia sont tout aussi neufs puisque l'un traite des « représentations artistiques des rivages comme outils de connaissance de l'évolution du littoral », en prenant des exemples bretons, et que l'autre montre, à partir du relevé de bateaux classés monuments historiques, les étonnantes possibilités des archives virtuelles en ligne. Enfin, ce numéro comporte de nombreuses recensions d'ouvrages.
Au-delà du cliché et du mythe qui auréole le corsaire et le pirate, la recherche, depuis quarante ans, a étoffé notre connaissance de la course et de la piraterie en élargissant l’espace géographique et en liant ces phénomènes aux différents domaines de l’histoire. La Revue d’histoire maritime aborde la question dans le présent numéro de l’économie littorale, à travers le dossier « Course, piraterie et économies littorales (xve-xxie siècle) ». Tout système de course, de piraterie ou de flibuste ne peut pas vivre en vase clos mais s’inscrit dans des logiques économiques multiformes avec, au premier plan, des bases portuaires, des cités maritimes et leurs ramifications sociales et économiques, des marchands, négociants et armateurs aux consuls et diplomates. Si la course et la piraterie en Méditerrannée et aux Antilles à l’époque moderne paraissent comme des sujets plus classiques, le dossier, opérant la synthèse mais sans confondre, aborde la question par des biais plus insolites comme en Zélande ou à Morlaix, et envisage avec le regard du chercheur la question de la piraterie en notre début de siècle.
Le présent numéro de la Revue comporte un second et important dossier, consacré aux « Colonies marchandes dans les ports européens à l’époque moderne ». Le cosmopolitisme est un fait structurel de l’histoire des villes portuaires, qui transcende les clivages sociaux, puisqu’on le retrouve aussi bien dans les catégories populaires que dans les élites négociantes. Ces colonies étrangères favorisent l’internationalisation du négoce européen. À l’époque moderne, la relative imprécision du statut juridique de l’étranger, l’application laxiste des règles et des conditions locales particulières ont pu conduire à des situations très complexes. Sont étudiés ici les cas de Venise, Naples, Cadix, Bordeaux, La Rochelle et Hambourg.
Comme à l’accoutumée, le présent numéro de la Revue d’histoire maritime est organisé autour d’un thème ou dossier principal : en l’espèce La puissance maritime. Après une présentation synthétique de Patrick Louvier, qui a assumé la responsabilité de ce dossier autour du thème « Puissance et impuissance navales en Europe et en Asie », un ensemble de 9 articles approfondit ces notions, de manière très variée. Une analyse théorique de la puissance maritime navale est présentée à travers les idées de deux amiraux français (Lapeyrouse -Bonfils et Auphan), complétée par des exemples précis d’utilisation de la puissance maritime (Malte, la Cherbourg Strategy, la mise en place de la dissuasion nucléaire française). Le dossier se termine par trois textes qui analysent la notion de puissance maritime en Asie (Inde, Chine et Vietnam).
La deuxième partie de ce numéro est une innovation : en nous penchant sur des recherches de doctorat encore en cours ou qui viennent juste de venir à soutenance, nous allons voulu montrer quelle est aujourd’hui la jeune histoire maritime en train de se faire dans notre pays, huit articles ayant été réunis dans ce but. L’un de ces jeunes auteurs nous a fourni en outre, sa thèse ayant été soutenue, un article très neuf sur l’exotisme, auquel on ne songe guère, de la ville arsenal qu’était Rochefort au XVIIIe siècle.
Une chronique, où l’on trouve la notice nécrologique du très grand historien de la puissance et de la stratégie navales que fut Hervé Coutau-Bégarie, complète, avec plusieurs compte rendus, ce numéro.
La Revue d’histoire maritime publie des numéros thématiques qui ont pour but d’ouvrir des recherches dans des domaines nouveaux et de proposer des synthèses nouvelles. Tel est le cas de cet ensemble de 12 contributions consacrées à l’histoire des pêches et pêcheries en Europe occidentale depuis la fin du Moyen Age. Ce numéro, conçu et dirigé par Gérard Le Bouédec et Thierry Sauzeau, fait une très large place à l’histoire des pêches en France aux XIXe et XXe siècles ce qui n’était guère connu que des milieux spécialisés. Deux éclairages sur les pêches hollandaises ouvrent les horizons, cependant qu’une étude de l’archéologie des pièges à poissons bretons nous montre comment depuis les temps les plus reculés l’ingéniosité humaine a su mettre au point des procédés finalement très élaborés.
La nouveauté de ces 12 contributions s’accompagne de 3 articles de Varia qui méritent le même qualificatif. L’un est consacré à la refondation de la défense de nos colonies après la guerre de Sept Ans ; un second au caractère « improbable » de la création de Lorient, qui pourtant s’est toujours maintenu. Enfin, les lecteurs découvriront ce qu’étaient Corfou et les îles Ioniennes (l’Heptanèse) et leurs relations avec Malte entre 1809 et 1814, au temps de la domination britannique.